Alors que je rêve de peindre tranquillement de jolis chatons tout mignons qui jouent au milieu des coquelicots, les questionnements liés à l’Anthropocène ont pris une place centrale dans ma peinture.
De manière frontale ou métaphorique, je traite de sujets qui, pour la plupart, sont atteints par « l’urgence chronique ». On pourrait même inventer un nouveau syndrome, celui de « Post-Cassandre », c’est-à-dire l’art et la manière de dépasser l’annonce et l’angoisse de la catastrophe pour rentrer, non pas dans une éco-anxiété tétanisante, mais dans une nouvelle énergie artistiquement combative.
Pour l’exposition « ÇA SENT LE ÇA PEINT ! », cette énergie « post-négative » est investie dans une construction esthétique que l’on peut qualifier de « poétique du désastre ».
- Comment représenter les temps présents ?
- Que sera le monde si rien ne change ?
- Peut-on l’imaginer changer ?
- Comment participer, en tant qu’artiste, aux changements nécessaires ?
- Que serait alors le « post-capitalisme » ?
- Que sera le monde « post-anthropocènique » ?
- Que sera notre vie quand … ?
Face à ces questionnements névralgiques, je chemine par une réflexion picturale qui réinvestit les champs politiques et philosophiques. J’estime, avec l’optimisme de la volonté, que l’art peut jouer un rôle décisif en ce qu’il donne du sens, en ce qu’il ouvre l’esprit et atteint l’âme, en tant que : « compost salvateur ».
Florent Meyer