Ce samedi 11 mars, l’association Côté Jardin gâte son public avec un Tryptique, 3 spectacles en 1 de la compagnie La Gueule Ouverte.

 

1) Conseil de classe

De manière humoristique, il joue ce professeur de collège, qui se retrouve dans une classe vide et qui va revivre sa journée, parler de ses doutes, de sa solitude et de son désespoir tout en gardant une lueur d’espoir.

2) Le roi du silence

Face à l’urne renfermant les cendres de sa mère, le comédien entreprend un monologue imaginaire dans lequel elle revient d’entre les morts pour hanter son fils qui révèle sa vraie nature.

3) Dépôt de bilan

C’est dans la pénombre sur fond de musique électro que le comédien raconte l’histoire de ce personnage addict à son travail. Le public assiste médusé à la descente vertigineuse de cet homme. L’euphorie de la voix et la rapidité de la diction laissent place peu à peu aux dérapages, à la perte de réalité et maintiennent le public en apnée.

 

Le tryptique démarre à 18h. Chaque spectacle dure environ 1 heure avec un entracte de 30 minutes entre chaque spectacle.
Pendant que les décors changent, le public est invité à sortir de la salle afin de profiter d’une petite collation et d’un temps d’échanges.

 

 

Rencontre avec Michèle Collet et Marie Pascale Lesprit Kopp pour une interview Culture C Nous

 

Geoffrey Rouge-Carrassat se retrouve seul sur scène face au public, une mise en scène épurée et 3 histoires. Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette proposition scénique ?

Ce qui nous a scotché c’est la performance du comédien qui est capable de porter 3 spectacles à la suite avec l’intensité qu’il y met, la qualité de jeu et la présence scénique. Il y a quelque chose qui se passe. Il a une prestance, un magnétisme. Il m’a fait penser à Philippe Caubère dans La Danse du Diable, seul en scène capable de faire vivre plusieurs personnages.

Geoffrey Rouge-Carrassat a quelque chose. Je pense qu’il va être reconnu parmi les grands.

C’est ça qui nous a donné l’envie de le proposer dans les Vosges.

Le parcours de Geoffrey Rouge-Carrassat 

Geoffrey entre au Conservatoire de Lyon, puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, à l’âge de 17 ans. Son premier texte, Y’a pire, faut pas s’plaindre ! est primé par le Centre National du Théâtre en 2015. En 2016, il fonde la Compagnie La Gueule Ouverte.

Titulaire du Diplôme d’État de professeur de théâtre et d’un Master de création littéraire, il mène un doctorat SACRe (Sciences Arts Création Recherche) au CNSAD.

Actuellement artiste associé à Strasbourg, il vient nous offrir ce tryptique dans les Vosges.

 

Les thématiques abordées par les 3 spectacles, l’homosexualité, les relations prof-élèves, les addictions et le burn-out au travail, sont des sujets souvent tabous. Pensez-vous que le théâtre peut être vecteur de messages pour rompre les non-dits ? Est-ce une volonté de la part de votre association d’aborder des thématiques sociétales à travers votre programmation ?

Ce n’est pas ce qui vient en premier. Il se trouve que le théâtre peut « servir à », mais c’est la démarche artistique qui est d’abord notre centre d’intérêt. Nous regardons la qualité du spectacle.

 

 

L’association Côté Jardin a été fondée en 1986 pour promouvoir la culture et la diffusion du théâtre dans les Vosges et plus particulièrement sur le territoire de Saint-Dié-des-Vosges. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre association ?

L’association est née d’un ensemble de personnes réuni avec la volonté d’une programmation théâtrale professionnelle, classique ou contemporaine, sur le secteur de Saint-Dié-des-Vosges.

Nous travaillons également de plus en plus avec le public scolaire. C’est important pour nous. Nous avons de très bons relais avec tous les établissements scolaires du secteur. Pour nous, le théâtre a aussi cette mission tournée vers la jeunesse.

Nous travaillons étroitement avec le Spectacle Vivant de l’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges avec qui nous co-programmons des choses. Il nous arrive aussi d’avoir certaines interactions avec les associations ou les médiathèque. Cela dépend du spectacle et comment nous pouvons l’enrichir sur le territoire.

Pour en savoir plus sur l’association Côté Jardin, découvrez leur présentation complète.

 

Et le théâtre dans les Vosges, ça donne quoi ? Et la jeunesse dans tout ça ?

Depuis la Covid, nous avons une baisse de la fréquentation, en général, mais aussi une frilosité de la part des enseignants. Nous avons un spectacle qui est à sa 3ème programmation parce qu’il y a eu des annulations à cause de la Covid. Cela crée une démotivation de la part du corps enseignant, mais nous continuons d’avancer et de proposer des choses.

Pour ce qui est de la jeunesse, notre volonté est d’avoir au moins un spectacle sur les quatres qui soit ouvert aux scolaires. L’année dernière nous avions proposé 3 spectacles avec des séances scolaires, dont un spectacle avec 2 séances. Nous aimons faciliter les passerelles entre les professionnels de la culture et les enseignants.

 

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Il reste un spectacle en avril avant de clôturer la saison !

Et une nouvelle saison, déjà bouclée, s’annonce dores et déjà prometteuse avec des spectacles repérés au Festival d’Avignon et le spectacle 187,75 Hz de la compagnie vosgienne Cie Ultreia.

Lorelyne Foti, metteure en scène et comédienne de la Cie Ultreia est dotée d’un regard et d’une exigeance artistique formidable. C’est un spectacle très émouvant avec une forme particulière : une toute petite jauge, le public installé autour d’elle.

 

Crédits photos : Victor Tonelli
Vidéos: Cie La Gueule Ouverte