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Anne Marion de la compagnie de danse l’Aéronef

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Anne Marion, danseuse interprète et chorégraphie, Compagnie L’Aéronef

 

 

Vous diriez que vous êtes née danseuse, avec une envie de mouvement déjà petite… ou est-ce quelque chose qui est apparue bien plus tard et a évolué avec le temps?

 

La danse a été présente dès mon enfance. Ma mère m’a inscrite à des cours de danse lorsque j’avais 4 ans et je n’ai jamais cessé de danser depuis.

 

 

Pouvez-vous nous retracer un peu votre parcours de danseuse-chorégraphe ?

 

J’ai un double parcours. Mes parents m’ont toujours encouragé à la danse, mais ils n’étaient pas particulièrement enthousiastes à l’idée d’une carrière artistique. J’ai donc fait des études de Lettres après le bac, puis une prépa et j’ai passé le concours pour devenir professeur de Lettres.

J’ai continué à faire des projets de danse en tant qu’interprète, en parallèle à mon métier d’enseignante.

En 2012 je fais le grand pas et je fonde la compagnie l’Aéronef. Il devenait difficile d’allier 2 métiers en même temps. J’ai donc fait le choix d’assumer ma passion et je me suis lancée à temps plein dans la danse et la création.

Depuis 2012, la compagnie crée une pièce par an.

Je me suis également formée en obtenant un Diplôme d’Etat en danse contemporaine, ce qui me permet la transmission, à travers des ateliers et des formations destinés à divers publics.

Je retrouve dans ce volet transmission mon 1er métier, l’enseignement. La pédagogie de la danse me passionne énormément. Et cela n’est jamais déconnecté du volet création car dans mes ateliers j’organise des sortes de laboratoire autour de mes pièces. Par exemple, pour « S », j’ai organisé des ateliers costume.

 

 

Loïe Füller vous a beaucoup inspiré pour la pièce « S ». Elle fut la première à innover autour du tissu à danser avec la lumière projetée sur ses robes en soie immenses dont les bras étaient prolongés de baguettes en bambou pour amplifier le mouvement, … Elle fut la star de l’exposition universelle de 1900.

 

Qu’est-ce que vous avez aimé le plus chez elle ?

 

Extrait de la « Danse Serpentine » de Loïe Füller des Frères Lumières

 

J’aime sa folie. C’est une 1ère rencontre entre la danse et la lumière. Le rapport est fascinant. La lumière éclaire et sculpte la danse.

Il y a quelque chose de révolutionnaire dans ses chorégraphies et de complétement aérien.

Ma pièce « S » est un hommage à ce tissu comme élément qui se métamorphose.

Et comme Loïe Füller, mes créations sont à mi-chemin entre danse et installation plastique. Il y a un vrai lien avec la peinture et les arts plastiques.

 

 

Et quels autres danseurs/danseuses-chorégraphes vous ont inspiré tout au long de votre parcours ?

 

Maguy Marin,
Pina Bausch,
Anne Teresa De Keersmaeker

J’aime l’hybridation, le rapport avec la théâtralité, l’absence de linéarité. J’aime trouver des incongruités, chercher d’autres corps. J’aime déconstruire, créer à chaque fois une gestuelle qui s’attache à un projet et trouver un vocabulaire propre à la pièce. J’aime une danse qui se renouvelle.

 

 

Le costume évolutif qui a été conçu pour « S » qui se transforme tout au long de la pièce est un personnage à part entière. Vous dites même que le solo S est un quatuor. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

Oui, un quatuor. Je dirais même trois duos…

Il y a tout d’abord le tissu + moi.
Le tissu un personnage à part entière. Nous avons créé pour « S » un système de marionnettiste avec 32 fils et un pully.
[Philippe Hariga (régie générale et manipulation) est sur la plateau caché derrière les coulisses].

Puis il y a Olivier Irthum (scénographie, lumière, vidéo) + moi.
Il me suit tout au long du spectacle afin de créer une réelle interaction en direct entre la robe, la vidéo (mapping) et la lumière.

Et pour finir il y a Jean-Nicolas Mathieu (création musicale) + moi.
Une composition musicale a été créée pour « S » avec des ajouts sonores.

C’est un tissu souple, une matière imprévisible. Alors malgré une écriture forte programmée, nous devons tous nous écouter, nous attendre, nous retrouver. C’est très vivant. Nous sommes tous en synergie.

 

 

Extrait de la pièce « S »

 

 

 

Je suis venue voir la pièce « S » une après-midi. Il y avait des groupes scolaires (primaire) qui ont assisté à votre solo de danse. Qu’est-ce que vous aimeriez que cette jeune génération retienne de la pièce ? 

 

Je souhaite les sensibiliser à la poésie par le corps, la danse et le mouvement. Les enfants ont un imaginaire ardent. Ils se laissent traverser par les images qui leur viennent.

La nudité partielle est un parti pris ; un choix fait en travaillant la création. J’ai voulu quelque chose de sensuelle, mais pas érotique. J’ai voulu montrer le corps féminin dans ce contexte poétique et magique et leur permettre de voir la dimension sacrée du corps.

 

« S » est un vrai conte étrange et visuel où naissent tant d’images : la mer, la flaque, la cage, la robe, l’aile, la méduse, l’oiseau, la sirène, le fantôme, … Quel a été le point de départ de cette histoire racontée ? Quelle image vous est apparue en 1er lors de la création ?

 

La 1ère image qui m’est venue lors de la création est celle d’un corps nu avec un tissu autour du cou, l’image de la tulipe.

Après la création de la robe, d’autres images me sont apparues en manipulant et jouant avec le tissu (exemple : le nid).

 

Votre corps, celui de la femme, qui est prisonnier de ce tissu, puis se libère. Quelle est votre vision du féminin, du corps de la femme dans notre société d’aujourd’hui ?

 

Pour moi, « S » n’est pas un propos sur la femme dans notre société d’ajourd’hui, c’est plutôt quelque chose d’intemporel. J’ai simplement voulu montrer toutes les facettes du féminin avec pour outil ce tissu.

J’ai surtout souhaité exprimer l’éventail du féminin et les notions de douceur, de sensualité, de lumière, de liberté et de contraintes, aussi.

 

Quels sont les challenges que vous rencontrez en tant que jeune compagnie de danse ?

 

Chaque création est un pari fou. Le plus gros challenge pour la compagnie est la diffusion. Nous aimerions pouvoir rencontrer plus souvent les professionnels afin de pouvoir proposer au public une tournée plus conséquente de nos pièces.

Nous sommes également à la recherche d’opportunités pour mutualiser des compétences et des savoir-faire, plus particulièrement côté production et diffusion. Comme pour toute petite structure, il nous manque du temps et du personnel.

La danse contemporaine est aussi un challenge en soi. Il faut donner l’envie aux gens de se déplacer.

 

Quels sont les futurs projets de la compagnie Aéronef ?

 

La pièce « S » se reproduira encore une fois dans les Vosges au Trait d’Union à Neufchâteau le 1er février 2020.

Nous sommes en pleine création pour l’automne 2020 avec le danseur Sébastien Cormier. Cela s’intitulera « Une Aube (un crépuscule) ». La Méridienne à Lunéville nous accueille pour une résidence de création. Puis nous serons au Théâtre de la Rotonde à Thaon-les-vosges, Capavenir.

Nous cherchons également une autre résidence de création dans les Vosges. (Pour prendre contact avec Anne Marion : compagnielaeronef@gmail.com)

Cette nouvelle pièce parle du couple. C’est l’attelage et le dialogue de deux corps contenus dans un nid. J’avais pour désir de me pencher sur la question de la relation, de l’individu dans la relation, de l’alliance, de la combinaison des individualités.

Je voudrais écrire et chorégraphier le poème d’un couple métaphoriquement sous le joug (« unir, joindre, mettre sous le joug ») : resserrés dans une unité de temps, une unité de lieu, resserés dans leur relation.

 

Prochaines représentations :

« S »
> 1er février 2020 au Trait d’Union à Neufchâteau

« Une Aube (un crépuscule) »
> 6 novembre 2020 à la Méridienne, théâtre de Lunéville
> 27-28 novembre 2020 au théâtre de la Rotonde à Thaon-les-Vosges dans le cadre du salon Cousu du Fil Rouge.

Pour plus d’informations sur la compagnie L’Aéronef 

Page Facebook : @aeronef

Crédits photos : ©Aeronef

 

Lorelyne Foti de la compagnie Ultreia nous parle de « Trust »

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Lorelyne Foti, metteure en scène de la compagnie Ultreia

 

 

La danse, le chant, le théâtre, … qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce métier-passion ? Pouvez-vous nous raconter un peu votre parcours en tant qu’artiste ?

 

Je suis née à Epinal. J’ai commencé dans le milieu sportif, plus précisément en tant que patineuse artistique, pour ensuite me tourner vers la danse et le théâtre.

Je suis diplômée de l’Ecole Claude Mathieu en art et techniques de l’acteur – et de l’AICOM à Paris (Académie Internationale de Comédie Musicale) en chant, danse et théâtre.

J’ai complété ma formation auprès de Chet Walker aux Etats-Unis (Professional advancement award in Jazz musical Theater dance). Nous étions 24 étudiants boursiers de plusieurs nationalités. C’était une réelle richesse de rencontrer d’autres jeunes qui avaient différentes manières de travailler.

J’ai également récemment suivi une formation en dramaturgie à l’Université de Lausanne où j’ai pu allier voix, corps et texte.

A Paris j’ai vécu une période où je ne savais pas ce que je racontais. J’ai joué dans de nombreuses pièces et spectacles musicaux de renommée, en tournée dans toute la France et à l’étranger, mais je n’étais plus en accord avec les projets qu’on me proposait. A un moment je me suis demandée : « pourquoi je monte sur scène ? »

Puis je suis arrivée à saturation et j’ai décidé de faire une marche de Paris jusqu’à Saint Jacques de Compostelle pour me confronter à moi-même. C’est là que j’ai entendu « ultreia » [du latin ultra – au-delà et eia – vers], une façon pour les gens de saluer les pèlerins et dire « bon voyage ». C’était un parcours difficile, mais je me faisais la promesse tous les jours d’avancer (ultreia !). Pour moi, c’était un chemin initiatique où j’ai créé du lien et du sens. L’année qui a suivi, j’ai créé la compagnie Ultreia.

 

 

La compagnie Ultreia, créée en 2013, s’attache à construire des ponts entre les disciplines – danse, musique, voix, théâtre. Pour vous, cet aspect pluridisciplinaire fait la richesse de cette compagnie ?

 

La compagnie Ultreia est un cerveau collectif qui laisse la place aux personnes de créer, selon leurs compétences (son, lumière, scénographie, numérique, danse, etc). De plus, chaque personne a un profil pluridisciplinaire (vidéo + son / scénographie + lumière / comédie + danse ou chant, …).

Toutes mes expériences et mes rencontres m’ont permis d’élargir ma palette. J’ai fait de la danse, du chant, du théâtre et maintenant je veux réellement tester l’écriture.

 

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Vous concevez des stages, des ateliers de pratique artistique et des actions de médiation culturelle pour tout type de publics. Qu’avez-vous envie de transmettre aux autres ? 

 

La compagnie s’articule autour de 3 grands axes :

  • La création
  • La recherche artistique (notre laboratoire)
  • L’action culturelle

Ce dernier est très important pour moi.

Tout d’abord, j’ai eu de très bons professeurs tout au long de mon parcours, notamment au Théâtre du Soleil, qui m’ont donné l’envie d’enseigner.

La Cie Ultreia a également mené le projet citoyen « Confiance : Tous Acteurs » autour de la confiance en soi, en l’autre et en l’avenir. Avec le soutien des ATP nous avons invité des personnes qui n’ont jamais été sur scène et qui sont devenus créateurs et acteurs sur scène et au-delà, dans leurs vies de tous les jours. Nous avons voulu insuffler une énergie pour que cela devienne un collectif.

J’aime concevoir des actions culturelles pour des publics qui n’ont pas accès à la culture et donner une voix aux gens qui n’ont pas l’habitude d’être écoutés.

 

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Vous oeuvrez notamment pour sensibiliser les jeunes au théâtre ? Quel est votre retour d’expérience ?

 

J’adore faire des actions auprès des jeunes (collège, lycée). C’est le public de demain, les citoyens de demain, les futurs porteurs de projets. Les jeunes d’aujourd’hui sont conscients de plus de choses, grâce aux réseaux sociaux. Et à cet âge on se pose beaucoup de questions.

Il faut une école du spectateur, un théâtre immersif. Les ateliers de théâtre leur donnent confiance. On leur donne des outils et on les aide à développer un esprit critique. Cela crée du dialogue et du débat.

Le territoire vosgien est un formidable laboratoire d’expériences et il faut multiplier les actions envers les jeunes.

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Qu’est-ce qui vous donne envie de porter une œuvre théâtrale et d’y mettre votre empreinte ? Qu’est-ce qui vous a amené à faire le choix de « Trust » par exemple ?

 

« Trust » est une pièce de Falk Richter écrite en 2009 après la crise des « subprimes ». Mais aujourd’hui, c’est toujours d’actualité. On vit dans une société qui prône l’avoir au lieu de l’être. Il y a de plus en plus de « burnout » et de suicides.

En lisant le texte de Richter, quelque chose a résonné en moi. C’était des questions que je me posais en tant qu’artiste. Puis j’avais envie de choisir une œuvre contemporaine.

J’ai été séduite par la forme : « Trust » est écrit comme des pièces d’un puzzle. Aucune indication… pas de distribution… parfois même aucune ponctuation. Dans le texte original on peut lire « je crois que je suis en train de m’effondrer, tout simplement ». Puis, une page blanche. Il faut traiter cette page blanche avec le corps, la musique, le mur… comme on traite le vide. Cela m’a semblé fascinant. Un vrai challenge.

 

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La liberté (liberté d’expression théâtrale, liberté de mise en scène, liberté du corps à travers la danse, …) est quelque chose d’important pour vous ?

 

Sans liberté, il n’y a pas de création. On ne serait que des exécutants.

Dans la pièce « Trust », par exemple, j’ai pris énormément de liberté avec la musique. J’ai fait le choix de deux arrangements musicaux particuliers avec 3 niveaux de lecture : le texte, la musique et le cri de justice sociale. Je vous laisse le plaisir de découvrir cela lors de notre prochaine représentation.

Dans cette liberté, j’essaie cependant de créer un cadre très précis. Et dans ce cadre, les acteurs ont cette liberté de s’approprier des choses. J’ai un vrai échange avec les comédiens et toute l’équipe technique. Et on évolue tous grâce au public.

 

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Lors de la représentation, le public découvre une mise en scène épurée avec un grand mur qui permet de jouer sur la transparence et le reflet. On voit des ombres, on voit le reflet des acteurs, on voit des jeux de lumières, des projections de chiffres et puis on découvre même, nous, public, notre propre reflet dans le miroir… Racontez-nous un peu le concept de ce mur unique et original.

 

Pour commencer, je souhaitais quelque chose qui ressemble à la façade d’un building de quartier financier.

Falk Richter écrit : « on est tous au pied du mur ». Je souhaitais un grand mur pour donner une sensation d’écrasement et d’étouffement. Il fallait que l’espace se rétrécisse, que le décor bouge peu à peu vers l’avant, réduisant progressivement l’espace de jeu pour finir en avant-scène mettant comédiens et spectateurs au pied du mur dans un « sans issue » face à eux-mêmes. Le système nous écrase… et nous citoyens poussons le système.

Notre laboratoire artistique a permis de réfléchir à la conception de ce mur et les projections vidéos et numériques sur la surface de cette structure. On a une belle équipe avec d’excellents techniciens qui étaient tous force de proposition.

Ce mur est un élément principal de la pièce qui permet de jouer sur 2 points de vue selon l’éclairage… mais je n’en dis pas plus !

 

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A découvrir …
Prochaine représentation de « Trust » : le 10 janvier 2020 à l’Espace George Sadoul, Saint-Dié-des-Vosges

 

Pour plus d’informations sur la compagnie Ultreia :

Site web : www.compagnieultreia.fr
Facebook : @compagnieultreia1

Crédits photos : ©PierreDolzani

L’artiste Setou et son exposition « Laissez parler les images »

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L’artiste Setou (Sylvie Maison)

 

Afin de soutenir la création artistique sur le territoire des Vosges, le Conseil départemental des Vosges ouvre ses portes aux artistes locaux. Quatre artistes ont été sélectionnés par un jury parmi 14 candidats. Setou est la 1ère artiste qui exposera ses oeuvres durant 3 mois. Elle sera suivi par 3 autres artistes vosgiens courant 2020. 

 

 

Pouvez-vous nous retracer un peu votre parcours d’artiste ?


J’ai eu envie de regarder là où on ne regarde pas.

J’ai fait une formation beaux-arts dans le Nord, plus précisément à Tourcoing, cependant ce n’est pas l’école qui rend artiste.

Mon parcours d’artiste se mélange à mon parcours d’existence. Mon art a grandi en Afrique de l’Ouest où j’ai vécu une dizaine d’années, plus précisément à Dakar au Sénégal. Cet éloignement de la France, cette immersion dans une culture nouvelle, m’a permis un cheminement vers la réappropriation de mes propres racines.

J’ai vécu une forme de métissage culturel, j’ai été saisie par la spiritualité et le côté mystique de l’Afrique noire. Ce vécu m’a permis d’opérer une forme de lâcher-prise par rapport aux contingences du quotidien occidental. Cela m’a aidé à m’assumer en tant qu’artiste, peintre et performeuse et à donner un sens à ma quête d’expression.

Avant le Sénégal, j’ai commencé mes 1ères expositions collectives à Paris. J’étais tellement timide, je me cachais souvent devant la presse. Pour la petite anecdote, un journaliste a pensé au début que j’étais un homme jeune, africain. Et ce même journaliste, étonné de rencontrer une jeune femme française, a pensé que j’avais vécu en Afrique. Lorsque je lui ai répondu que je n’y ai jamais mis les pieds, il m’a conseillé de m’y rendre.

Je suis donc partie une 1ère fois à Dakar où j’ai découvert le Village des Arts, un espace dédié à l’art contemporain où une cinquantaine d’artistes occupent leurs ateliers.

J’ai pu dans la foulée faire 2 résidences d’artistes dans ce lieu de création et par la suite j’ai décidé de fonder une association en France qui a permis à quelques jeunes artistes émergents sénégalais de réaliser des résidences d’artistes de 3 mois (2 mois de création, 1 mois d’exposition). A ce titre, j’ai été soutenue par le Conseil départemental des Vosges à l’occasion des 4 résidences qui ont eu lieu, ainsi que par le Ministère de la Culture du Sénégal.

 

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Quels sont les artistes d’hier et d’aujourd’hui qui vous ont inspiré tout au long de votre parcours ?

Il y en a tellement.
Par exemple, Jean-Michel Basquiat, Francis Bacon, Marc Chagall, Henri Matisse, …
Et puis certains artistes conceptuels qui ont travaillé avec leurs corps.

Quel est le point de départ d’un tableau, la genèse d’une œuvre (une image, un rêve, un souvenir, une émotion, une souffrance, le hasard, un mélange de plusieurs choses, …) ?


Oui, c’est un mélange de tout ça…
Selon moi, l’artiste est une éponge. Sa vision se doit d’être en quelque sorte circulaire. En ce qui me concerne, je parle d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Je suis à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. Il y a à la fois quelque chose d’organique, d’intellectuel et de spirituel.

Au final, il en résulte des histoires, des sortes de légendes contemporaines ; je tente de sortir de l’évidence tangible.

J’essaie de proposer une vision onirique d’un quotidien transgressé, dans cette démarche je souhaite rester figurative afin de demeurer accessible.

 

 

 

On respire la culture africaine dans vos peintures. Votre « tribu d’images » comme vous nommez vos œuvres, est-elle un cri d’amour pour l’Afrique qui vous manque ? Un reflet de son absence et un rappel que vous êtes toujours auprès d’elle ?


Non, pas forcément… Il y a une déchirure en moi entre deux mondes, à savoir l’Occident et l’Orient, et paradoxalement cette fracture devient un outil de création, où l’Afrique est bien sûr très présente et m’habite.

 

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Il y a un rapport unique avec la couleur… Dans vous tableaux, on découvre des couleurs chatoyantes, à la limite de la saturation avec une intensité lumineuse et des couleurs pures. Pourquoi ce choix chromatique ? 


Ce n’est pas un choix. Sur cette exposition je propose des œuvres issues de mes 3 dernières collections. La plus ancienne avec des couleurs quasi primaires, les peintures datant de 2018 avec beaucoup plus de couleurs et les plus récentes de 2019 beaucoup plus chargées avec des œuvres plus en texture et moins lisses.

Le rouge est une couleur souvent prédominante dans mes peintures, peut-être est-ce parce que c’est une couleur proche de la vie, la couleur du sang. D’ailleurs j’ai travaillé avant avec du sang de bœuf, mais cela est interdit aujourd’hui.

J’ai accepté la couleur… je suis allée vers les couleurs. Je les veux violentes, fortes, contrastées.

 

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Le mouvement est là, présent. Nous spectateurs, on entre dans le mouvement, on suit les traits, les tracés du peintre, l’énergie du geste. Vous, l’artiste, tout votre être fond dans le décor, vos pensées circulent sur la toile. Puis ce mouvement constant entre Orient et Occident, cette déchirure sans cesse renouvelée. Comment crée-t-on ce mouvement… qu’est-ce qui se passe en vous ?


Je continue de décliner ma « tribu d’images », êtres réels et êtres inventés, ceux-ci s’imbriquent entre eux. Je leur donne une histoire, je raconte …

Et chaque personne regardant mes toiles pourra s’approprier un morceau d’histoire qui lui parlera d’avantage qu’un autre.

J’aime beaucoup travailler sur grand format qui nécessite une grande dépense d’énergie à la fois physique et mentale. C’est une sorte de combat avec la toile. D’où le fait que bien souvent j’ai voulu réaliser des performances où je mettais en scène mon propre corps comme ultime matériau de création.

 

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On ressent beaucoup de dualités… ou finalement d’harmonies… entre 2 choses opposées. Intérieur et extérieur, songe et réalité, homme et femme, le mystique et le quotidien, vie urbaine et nature/animaux, liberté et cadre, souffrance et espoir, … Vous pouvez nous en dire plus ?

En fait, j’aime le concept d’une sphère mouvante et vibratoire à l’intérieur de laquelle nous gravitons tous, parfois en paradoxes parfois en harmonies.

Il n’y a pas de juste milieu, de juste équilibre. Juste une infinitude de centres qui se déplacent à l’infini.

 

 

 

Vous associez souvent mots et images. Pour vous, les mots sont une sorte de transcription de vos œuvres, un miroir ? Les mots sont au service de l’œuvre ?


Les mots viennent dans les moments de pause dans mon atelier et font partie intégrante de mon univers de création.

Je ne raconte pas mes peintures avec mes mots… ce n’est pas une retranscription, j’ai l’idée en écrivant de permettre aux gens de rentrer davantage dans mon processus de création. Et les mots sont des images aussi.

J’essaie de livrer une explication poétique de mon travail avec les mots.

 

 

TEASER DE L’EXPOSITION « LAISSEZ PARLER LES IMAGES »

 

 

Travaillez-vous avec des publics différents dans le cadre d’ateliers de pratique artistique ? Et qu’avez-vous envie de transmettre ?


Oui. J’ai réalisé des ateliers pour des adultes (néophytes et personnes ayant déjà une pratique artistique).

J’aime travailler avec des publics singuliers (les malades mentaux, les handicapés mentaux, les malentendants, … ).

J’ai notamment aimé réaliser une installation artistique avec des personnes du spectre autistique dans laquelle j’ai mis un parallèle entre l’enfermement mental de l’artiste en processus de création et l’enfermement mental des personnes handicapées. La communication entre le langage de l’artiste et le langage de ces personnes fût très fluide. Et de cette rencontre naissait une sorte de « porte de sortie ».

Il était très important d’être extrêmement naturelle pour ce type d’échange.

Quels sont vos futurs projets artistiques (d’autres expositions, des performances, de nouvelles créations) ?

Bien sûr, l’envie de créer est bien présente. Bien que je travaille 365 jours dans ma tête, j’ai besoin pour créer de ne pas être parasitée par le quotidien, de m’extraire d’une forme de réalité. Je travaille donc par sessions.

 

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L’exposition « Laissez parler les images jusqu’au 7 février 2020, du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 16 h 30 en accès libre.

Pour plus d’informations sur l’exposition « Laissez parler les images » et l’artiste Setou :

Facebook : @setousetou

 

Crédits photos : ©CD88//JL et ME

Exposition « Qu’est-ce qu’on mange ? » aux Archives départementales des Vosges

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Rencontre avec Nicole Roux, responsable de la valorisation culturelle, Archives départementales des Vosges

Pourquoi avoir choisi ce thème universel « Qu’est-ce qu’on mange ? » ?

 

Je suis en poste depuis 2002 au sein des Archives et nous avons traité de nombreux thèmes (le chemin de fer, la photographie patrimoniale, Jules Ferry, entre autres …). Cette année nous abordons un sujet plus contemporain afin d’impliquer un public nouveau ou qui ne vient pas habituellement aux Archives.

 

L’exposition est un vrai parcours allant de la terre nourricière et l’aliment brut jusqu’à nos tables et nos estomacs. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce voyage ?

 

Quand on aborde un sujet aussi vaste, on doit faire le choix entre aborder un aspect spécifique que l’on détaille ou aborder toutes ses composantes. J’ai choisi la seconde option… car je suis une gourmande ! L’exposition est organisée selon une ligne conductrice, on peut aller de cette terre nourricière à la table, mais on peut aussi « picorer » l’exposition en passant d’un thème à un autre, selon les envies.

 

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Peut-on parler de patrimoine culinaire ? Et de patrimoine culinaire vosgien, plus précisément ?

 

Patrimoine culinaire français, oui, mais je ne m’y arrête pas. Dans les Vosges, les plats à base de lard ou de pommes de terre sont au cœur des menus, mais on les retrouve également dans d’autres régions. Cependant il existe un vocabulaire très spécifique autour de ces plats. Je dirais que le patrimoine culinaire vosgien se reflète dans le vocabulaire ou dans les recettes adaptées aux goûts locaux.

En outre, les Vosges disposent d’un vrai patrimoine lié aux arts de la table avec les couverts de Darney, le linge de Gérardmer, la verrerie de Portieux. L’industrie est ici représentée sans prendre une part trop imposante.

 

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Nous habitons un territoire fortement rural. La terre nourricière, l’agriculture sont-ils des facteurs importants ?

 

Oui, il y a un impact fort. Je n’ai pas compulsé les études statistiques contemporaines sur ce sujet, souhaitant une approche plus historique, on retrouve un fort impact sur les productions, l’évolution des prix des denrées, les problèmes liés aux famines, etc.

 

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À travers l’exposition, nous pouvons suivre l’histoire alimentaire de la France. L’histoire et la nourriture sont-elles étroitement liées ?

 

À partir d’un maximum d’exemples vosgiens, j’ai voulu montrer le contexte historique et alimentaire général. Par exemple, j’ai abordé les restrictions alimentaires en temps de guerre par le biais des approvisionnements de pommes de terre de 1917, les tickets de rationnement et les régimes pour les enfants lors de la 2nde Guerre mondiale.

 

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Racontez-nous un peu ce travail de recherche de documents d’archives pour l’exposition qui a dû être long, minutieux et des plus intéressants.

 

Quand on parle d’alimentation, on est amené vers des sources diversifiées : cartes postales, statistiques agricoles, affiches, journaux, …. Les journaux, par exemple, ont été peu utilisés sur les précédentes expositions et ont été ici une source très riche. Puis il y a des recherches en archives anciennes qui prennent plus de temps pour leur dépouillement. J’ai eu la chance de travailler avec une stagiaire, Agathe Rivet (étudiante en Master 2 Histoire, Civilisation, Patrimoine) pendant 4 mois qui m’a beaucoup aidée sur la partie recherche, sélection de documents, scénographie, …. Cela est toujours très enrichissant et j’aime particulièrement transmettre et travailler en équipe.

 

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Vous parlez des aspects positifs de la nourriture, mais vous abordez également les aspects négatifs (les dangers, les problèmes phytosanitaires, les fraudes, …).  Finalement, l’alimentaire a toujours été source de scandales et polémiques ?

 

Oui. Finalement, quand on regarde, nombreux sont ceux qui se sont sentis obligés de « gruger » pour ne pas gaspiller une denrée invendable ou de faire plus de profit, parfois par méconnaissance du danger sanitaire. Quand on prend l’exemple du poisson vendu sur les marchés au XIXe siècle, en fin de journée, certains marchands badigeonnaient parfois de sang les ouies des poissons afin qu’ils paraissent roses et frais sans forcément se rendre compte que les consommateurs pouvaient en mourir. Aujourd’hui, il y a moins de scrupules, on ne peut plus dire que l’on ne savait pas.

 

Avez-vous une recette locale archivée à nous faire partager aujourd’hui ? Peut-être quelque chose à base de « pouarotte » [mot signifiant « pomme de terre » issu de dialectes vosgiens]?

 

Non, pas vraiment. Rares sont les recettes dans nos collections, mise à part quelques recettes de confitures, de sirops ou de vinaigres.

 

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Il y a cette notion de « Qu’est-ce qu’on mange ? », mais également cette notion de « comment mange-t-on ? » avec un aperçu des codes du service à table, des arts de la table et de la restauration. C’est une volonté de l’exposition de montrer que manger crée également du lien, des émotions et du plaisir ?

 

Ça me semblait indispensable d’évoquer la mise en scène du repas au fil du temps. Les aliments sont une chose, mais avant de les consommer, on part des ustensiles de cuisine pour arriver aux arts de la table, dans les Vosges, nous avons un véritable savoir-faire.

Quant au patchwork de photos de repas de famille, de plats spécifiques ou de tables de fêtes …, c’est l’idée qu’il y a des gens derrière tout cela : qui va cuisiner et pour qui ?

 

 

 

Vous avez toute une panoplie d’ateliers pédagogiques et d’animations autour de l’exposition ainsi que des jeux concours pour faire participer le grand public. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

Par exemple, le 30 novembre prochain, nous proposons une animation sur la cuisine du futur. Les chefs de cuisine des collèges des Vosges sont invités à participer à un défi culinaire portant sur des desserts trompe-l’œil. Une numérisation en 3D des desserts sera réalisée sous les yeux des participants (entrée sur réservation, gratuit).

Côté jeux concours, nous avons le concours « À vos tartes… tartez ! » le samedi 23 novembre à 14h. Deux catégories sont proposées : les tartes aux fruits et les tartes gourmandes. Le lauréat de chaque catégorie gagnera un cours de cuisine.

Nous avons également le concours « Des papilles et des yeux », un concours de photographies d’assiettes. Cuisinez et dressez une jolie assiette puis photographiez votre chef d’œuvre. Une sélection des plus belles photographies fera l’objet d’un livre numérique disponible sur notre site internet.

 

 

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Question plus personnelle maintenant, qu’est-ce qui vous a marqué dans cette exposition ? Un souvenir à partager avec nous ?

 

On nous a prêté pour l’exposition un carnet de recettes d’une femme résistante ayant survécu au camp nazi de Ravensbrück. Des recettes qu’elle a écrites et échangées avec d’autres prisonnières… on se dit que peut-être ces échanges lui ont permis de ne pas sombrer… Cet objet a une réelle histoire. On ne peut pas y rester indifférente.

J’ai également été marquée par le menu datant de 1870 où figurent des animaux du Jardin d’Acclimatation de Paris. Ce n’est pas tous les jours que nous voyons sur un menu de restaurant du « haricot de chien », du « filet d’éléphant », du « phoque savant » et du « plum-pudding à la graisse de bosse de chameau » !

 

 

Pour plus d’informations sur l’exposition:


« Qu’est-ce qu’on mange ? »
www.archives.vosges.fr

 

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A bord de l’Art Bus de La Lune en Parachute

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Rencontre avec Sophie Bey

 

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Sophie Bey, coordinatrice culturelle de l’association La Lune en Parachute

 

 

Pour vous, l’art contemporain dans les Vosges, ça vit, ça respire, ça bouge ? Etes-vous satisfaite de son rayonnement culturel ou y a-t-il encore beaucoup de boulot ?

 

Si on prend le territoire dans sa totalité, ça va. Mais il y a encore du boulot, particulièrement dans les zones rurales. Il y a encore de l’énergie à mettre dans les « zones blanches », comme on a pu le constater dans l’état des lieux mené par le Conseil Départemental des Vosges.

L’art contemporain n’est pas réparti égalitairement sur le territoire. Même si il y en a partout, les liens ne se font pas toujours.

L’Art Bus a d’ailleurs été pensé pour palier à ce manque.

Le concept de l’Art Bus est né il y a 14 ans de 2 constats :
1) la problématique du public, et notamment les ados, qu’on voit de moins en moins dans les lieux culturels publiques.
2) la problématique du territoire et cette question de comment répartir l’offre culturelle sur tout le territoire. Commente irriguer le territoire.

J’aime beaucoup cette image « d’irriguer » … on sème des graines, on ne sait pas si cela va pousser, si les conditions sont assez clémentes.

 

 

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de créer ce projet pédagogique unique en France ?

 

L’Art Bus est vraiment un projet auquel on croit.

On se déplace vers le public. On fait un pas vers eux. On n’attend pas qu’ils viennent dans un lieu d’art, on va directement dans les collèges. C’est un vrai lieu de mixité sociale.

Cela permet une vraie démocratisation et accessibilité à l’art pour ne pas rester sur l’élitisme. C’est l’art pour tous. Il y a un vrai moteur éthique derrière.

 

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L’Art Bus, est-ce une bonne recette pour intéresser les jeunes à l’art ?

 

C’est proposer une régularité avec laquelle le public sera en contact avec 1 œuvre d’art. Cela forge le regard. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, là n’est pas la question. On peut mieux définir ce qui nous touche, nous parle, nous interpelle… et si une méthode artistique nous plaît plus qu’une autre.

Les professeurs font un travail de médiation culturelle merveilleuse. Suite à l’Art Bus, de magnifiques projets ont pris forme. Ils sont vraiment nos alliés.

 

Quels sont les retours que vous avez des élèves et du corps enseignant ?

 

Une petite anecdote … j’entends souvent « ah oui, l’Art bus » de lycéens que je rencontre qui se sont souvenu de cette opération dans leur ancien collège. Finalement, pour certains c’est leur 1er contact avec l’art contemporain. C’est une belle reconnaissance pour La Lune en Parachute. Ça nous montre que ce qu’on fait a vraiment du sens.

 

Pourquoi cibler uniquement les collèges ? Pourquoi pas les primaires, les lycées ? 

 

Dans la naissance du projetc’était une bonne logique de cibler les collèges étant donné que le Conseil Départemental des Vosges gèrent les collèges sur le territoire.

L’Art bus c’est une petite goutte d’eau par rapport à tout ce qui peut être fait. Nous aurions comme souhait de développer l’opération Art Bus de manière plus large, hors temps scolaire par exemple.

Notre rêve serait de pas juste nous confiner aux collèges, mais d’offrir l’opération au plus grand nombre : les places des villages, les primaires, les lycées, les foyers ruraux, …

Il y a un gros potentiel, mais il faudrait un 2ème salarié.

 

Une enseignante d’arts plastiques chargée de mission par la Délégation Académique des Arts et de la Culture élabore chaque année un dossier pédagogique autour de l’exposition dans le bus. Cet outil est-il une réelle richesse pour les enseignants ? 

 

Cela est une vraie richesse.

Nous n’avions pas de chargée il y a 9 ans. On livrait une expo et on laisser les collèges en disposer comme ils le voulaient. Nous avons professionnalisé tout cela suite au passage de 2 expositions moins accessibles et plus difficiles à comprendre ou aborder.

Cette enseignante chargée de mission a pour mission de :
1) préparer une mallette numérique destinée aux collèges où elle y intègre des idées de séquences, de la documentation d’artistes en lien avec l’exposition, …
2) faire un bilan avec le nombre de participants, de projets de classe. Cela donne une belle visibilité pour nous en tant qu’association.

Cela n’empêchent pas beaucoup de professeurs de collège d’élaborer eux-mêmes leurs séquences, ils ne manquent pas d’inventivité ! Mais c’est quelque chose mis à leur disposition, sans obligation, avec des orientations proposées pour ceux qui veulent.

 

Comment expliquez-vous le succès de l’Art Bus qui existe maintenant depuis 14 ans ?

 

La Lune en Parachute est une association avec un beau parcours dans le temps et avec des soutiens qui ont grandi. Puis on ferait rien sans nos bénévoles.

Le Conseil Départemental et Transdev Grand Est sont 2 partenaires clés pour la création de l’opération de l’Art Bus.

Aujourd’hui, cela représente 15 établissements et 4000 élèves.

Il y a également une forte collaboration avec l’Education Nationale et la DRAC.  On couvre également un réseau d’éducation prioritaire (en moyenne 2 à 3 par an sur nos itinéraires) et ils nous guident sur nos choix, nous aident dans nos besoins pour certaines zones.

On parle de plus en plus de zones blanches. L’Art Bus s’inscrit de mieux en mieux à un besoin réel sur le territoire.

 

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Rencontre avec Hélène Bleys

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Hélène Bleys, jeune artiste qui expose dans l’Art Bus pour l’édition 2019

 

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir artiste ? Racontez-nous un peu votre parcours.

 

Je ne suis pas née avec un crayon dans la main, mais ces gestes de dessin comme quand j’étais enfant sont restés. Finalement, c’est resté mon langage. C’est venu tout seul, naturellement. J’ai fait les beaux-arts à Nancy. Le dessin est devenu un refuge pour moi. Ce n’est pas confortable mais réconfortant.

 

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Pouvez-vous nous décrire l’univers que vous avez souhaité installer dans l’Art Bus cette année ?

 

C’est une sélection de dessins puisés de mes productions antérieures. Je voulais mettre en avant des images qui pouvaient créer un écosystème fantasque. L’idée est de représenter l’Homme, l’animal et la nature… et de les faire cohabiter sans les hiérarchiser. C’est comme un songe, teinté d’onirisme.

 

 

 

Quels sont les messages que vous souhaitez faire passer dans vos œuvres ?

 

Il peut y avoir plusieurs regards. Ce n’était pas mon souhait de diriger vers 1 seule et unique affirmation.

Cela représente un monde en mutation qui peut retentir en nous … l’écologie, la mutation transgénique, etc. C’est une réaction au monde, déjouer et jouer de son activité.

C’est une suggestion, un regard sur ce qui se passe, sans pour autant être en mesure de changer les choses.

Et puis le dessin, c’est le langage de l’enfance… ça peut parler à tous.

Le principe de l’exposition :

Un espace d’exposition dans 1 bus avec pour mission de le déjouer, de sortir du cadre et aller vers quelque chose de plus fantasque.

Plusieurs dimensions de dessin sont représentées :

  1. les dessins muraux
  2. les dessins encadrés
  3. les dessins qui débordent du cadre
  4. les céramiques pour donner l’impression que les dessins ont pris une forme 3D

 

 

 

Il y a un réel paradoxe dans vos œuvres qui sont à la fois épurées et simples mais en même temps si complexes et remplies de détails. Quelle était votre volonté artistique ?

 

J’ai voulu décontextualiser avec des formes autonomes.
C’est le plaisir du dessin reflété, le plaisir de se perdre dans les gestes.

J’ai une réelle fascination pour les textures. Puis une fascination à apprendre à regarder les choses, de manière macroscopique. Cette volonté aussi de montrer beaucoup de choses et d’aller jusqu’au bout. L’esthétique de la saturation me plaît beaucoup.

Il y a aussi ce rapport au temps, avec la lenteur.

 

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Vous rentrez dans les détails… de l’animal, du corps humain… extérieur comme intérieur, Quelles réactions avez-vous eu du grand public ? Est-ce que cela dérange parfois ?

 

Peut-être quelques froncements de sourcils de temps en temps.

J’ai une fascination pour ce qu’on trouve dans l’encyclopédie, cela me terrorise. C’est une sorte de catharsis pour moi… pour montrer qu’on n’est pas juste une âme.

Et puis les cheveux, intestins, tentacules… se sont des formes liées à la ligne du dessin. Le geste de nouer, entremêler et toute l’interprétation qu’on leur donne. C’est une référence au dessin.

 

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Avez-vous des conseils pour des jeunes artistes qui désirent se lancer dans l’art contemporain ?

 

Je débute à peine moi-même… mais si je dois conseiller une chose… La pratique devrait être de l’ordre du jeu. Il faut s’enlever des barrières et faire les choses en jouant, sans gravité.

 

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Pour plus d’informations sur La Lune en Parachute :


Site web : https://laluneenparachute.com/
Facebook : laluneen.parachute
Instagram : @la_lune_en_parachute

 

Pour plus d’informations sur Hélène Bleys :


Site web :https://www.helenebleys.com/
Instagram : @helenebleys

Crédits photos : ©CD88/MEghtesad

 

 

Journée départementale de la lecture publique 2019

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La Journée départementale de la lecture publique 2019, organisée par la Médiathèque Départementale des Vosges, s’est tenue le 19 septembre à la Rotonde de Capavenir Vosges à Thaon-les-Vosges.

 

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La thématique de cette année était l’ANIMATION.

L’animation est un moyen important de promouvoir la culture et s’est développée de façon très importante ces dernières années. Quel que soit la taille des bibliothèques, l’animation a pris des formes diverses : expositions, concerts, projections, débats, colloques, …

Lors de cette journée, les participants ont pu écouter les retours d’expérience d’actions proposées par des bibliothèques vosgiennes et découvrir les outils d’animation de la MDV88 à travers des ateliers.

Voici un petit aperçu de la journée…

 

 

Introduction de la journée

par Dominique Humbert, Conseillère départementale, Présidente de la Commission Attractivité et initiatives associatives et Natacha Dupuy, responsable de la Médiathèque départementale des Vosges

 

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La bibliothèque n’est pas une boîte à livres. Elle se doit d’être beaucoup plus. – Dominique Humbert

L’animation c’est surtout l’enthousiasme et la détermination des porteurs de projets. – Natacha Dupuy

 

 

La bibliothèque fait son cinéma

 

Présentation de Carole Schaer, médiathèque départementale des Vosges
avec Marylène Vançon, 
médiathèque de Mirecourt, Catherine Arnould, médiathèque de Remiremont et Maryse Mangin, médiathèque du Thillot

 

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Carole Schaer, Médiathèque departementale des Vosges

 

 MEDIATHEQUE DU THILLOT

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Maryse Mangin, Médiathèque du Thillot

 

Quelques informations, idées et conseils partagés par Maryse 

 

 

MEDIATHEQUE DE MIRECOURT

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Marylène Vançon, médiathèque de Mirecourt

 

Quelques informations, idées et conseils partagés par Marylène 

  • Bien connaître son sujet (Chacun son Court et la Mallette Numérique) pour bien en faire la promotion
  • Utiliser les réseaux sociaux (Facebook), le courrier, la presse pour faire parler de votre action.
  • Il faut bousculer et donner l’envie
  • La fidélisation croissante se fera par le bouche à oreille
  • Il ne faut pas avoir peur de chercher des partenaires. (La médiathèque de Mirecourt a su mettre en place un partenariat fort avec le lycée et l’hôpital de Ravenel)
  • Impliquer les établissements scolaires (lycées et collèges). Echanger avec les professeurs qui peuvent intégrer cette sortie à leur programme scolaire
  • Adapter les séances à son public
  • Ne pas hésiter à mélanger les publics pour donner à chacun une place et renforcer l’intégration

 

 

MEDIATHEQUE DE REMIREMONT

 

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Catherine Arnould, médiathèque de Remiremont

 

Quelques informations, idées et conseils partagés par Catherine 

  • Ne pas hésiter à proposer des ateliers ludiques autour du cinéma. La médiathèque de Remiremont ont ainsi programmé :

> Un atelier stop motion sur l’album « Toujours Rien ? » de Christian Voltz (validation requise de l’auteur pour travailler sur son oeuvre)

 

 

> Un atelier de sonorisation enfants et ados/adultes avec Jean-Carl Feldis
Les participants ont créé un enregistrement collectif en reliant l’image et le son. Ils ont par exemple reproduit le son de la pluie avec des claquements de doigts.

Le troisième lieu : une action culturelle participative

avec Elise Polpon, responsable des actions culturelles et Quentin Le Guevel, responsable des jeux, Bibliothèque Louise Michel de Paris

 

 

Un 3ème lieu, c’est quoi ?

1er lieu = la maison   /   2ème lieu = le travail   /   3ème lieu = un lieu où l’on socialise.

Il est important que ce 3ème lieu colle au plus près aux usages de la vie et soit un endroit où l’on se sente bien (on y mange, on y discute, on y lit des trucs géniaux, …)

Les 3ème lieux ne sont pas un « hangar à livres », mais un lieu où l’on peut toucher un public qu’on ne toucherait pas habituellement

C’est leur bibliothèque. Ils doivent se sentir partie d’une réelle communauté.


Quelques informations, idées et conseils partagés par Elise et Quentin

L’action culturelle se doit d’être inclusive et participative

Il faut trouver des axes forts…

  • Exemple n°1 : « Le Café de Louise », un café littéraire bimensuel. Ce sont les participants qui présentent des livres ou des films de leur choix. Cela se fait avec le temps car au départ ils sont réticents et préfèrent que la bibliothèque fasse le choix des supports. Puis petit à petit, les participants s’emparent du « Café de Louise ».
  • Exemple n°2 : « Le ciné des habitants ». Présentation d’un film par mois par les habitants du quartier (demande de droits de diffusion faite prélablement par la bibliothèque)

 

Il faut porter un regard culturel de bibliothécaire sur le jeu

  • Exemple n°1 : Soirées jeux de rôle
    Ils ont fait un appel à dons qui a très bien fonctionné.
  • Exemple n°2 : Game Impact
    Ils ont offert l’espace et les usagers ont mené leur action culturelle.
    Le Game Impact, spécialistes du jeu vidéo engagé, prône pour le jeu au service de la société (page Facebook)
    Quentin a également parlé du RIJV (Rassemblement inclusif du jeu vidéo) qui s’adresse aux gens exclus des écoles de code pour les former.

 

Ils ont également souligné l’importance de :

LA CONVIVIALITE

Proposer du thé ou du café à l’accueil fait toute la différence. Cela permet de briser la glace et de créer un lieu avec les gens.

LE SAVOIR-FAIRE

Ils ont communiqué l’importance de montrer et pas seulement parler avec la mise en place d’ateliers créatifs. Il y a la possibilité de créer des ateliers intergénérationnels et d’inciter les participants de s’investir et de s’approprier la bibliothèque.

La bibliothèque Louise Michel a également partagé son expérience pour la création d’un jardin potager à l’extérieur du bâtiment en plein Paris. Comment trouver des gens impliqués qui s’investissent ? Par l’échange et la discussion, tout simplement. Ils n’ont pas eu à mettre une annonce « Recherche Jardinier » …

LA CULTURE DU TEST

On tente, on teste, on refait, on modifie, on laisse tomber, on garde…
Accepter l’échec et l’éphemère.
Prendre plaisir, se faire confiance.

L’INCLUSION

  • Exemple n°1 : le « Café Bla Bla », rencontre hebdomadaire pour les personnes qui apprennent le français. Un apprentissage par la discussion.
  • Exemple n°2 : le partenariat avec l’association « Encrages » (www.encrages.org) lors d’une journée artistique de solidarité qui réunit le public habituel de la bibliothèque et des familles migrantes
  • Exemple n°3 : « Queer for kids », la lecture d’un conte non-genré faite par un drag queen afin de montrer la diversité dans le monde et mettre une fin aux préjugés.

 

 

 

Présentation de Culture C Nous

avec Murielle Eghtesad, Chef de projet Culture C Nous et animatrice des réseaux culturels du Conseil Départemental des Vosges

Murielle a presenté les fonctionnalités de la plateforme gratuite Culture C Nous et les avantages spécifiques pour les bibliothèques-médiathèques.

 

Ateliers et retours d’expérience

 

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Retour d’expériences 1 – ça se passe chez nous !

« Arbor et sens », organisé dans le cadre de « Rencontre avec… la forêt »
Isabelle Bailly, bibliothèque de Charmois l’Orgueilleux

« Les Causeries du mardi », des rencontres conviviales
Evelyne Relion, bibliothèque de Lamarche

« La Mascotte »
Myriam Claudel, bibliothèque de Hadol

 

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Retour d’expériences 2 – les animations autour de la poésie

« Les poésies de l’Ailleurs », dans le cadre de la manifestation nationale « Le printemps des poètes »
Marie Aubert, bibliothèque Albiser de Vittel

« Poéma en Cornimont », dans le cadre de la manifestation régionale du Grand Est « Poéma, écritures poétiques d’Aujourd’hui »
Nadine Duhaut et Jacqueline Aubert, bibliothèque de Cornimont

 

 

Atelier 1 – animer en partenariat

 

« Animer un territoire : proximité et partenariats autour d’un projet senior »
Marine Grabowski, 
chargée de développement à l’EHPAD de Cheniménil et Camille Perriol, chargée de mission culture à la Communauté de communes de Bruyères, Vallons des Vosges

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Atelier 2 – les animations « clé en main » de la MDV

 

Les participants ont eu la possibilité de voir et tester une grande panoplie du matériel d’animation de la Médiathèque Départementale des Vosges.

 

JEUX DE SOCIETE

 

 


MAKEY-MAKEY

https://makeymakey.com/

 

 

LECTURE / EXPOSITIONS / KAMISHIBAÏS / INSTRUMENTS

 

 

LE CODAGE

 

Codage avec Cubetto

 

 

Codage avec Bee Bot

 

 

Pour réserver du matériel d’animation, rendez-vous sur le site de la Médiathèque départementale des Vosges.

Pour plus d’informations sur la Médiathèque Départementale des Vosges :
Site web : http://www.mediatheque.vosges.fr
Téléphone : 03 29 31 10 95

Les bibliothèques-médiathèques non-inscrites sur la plateforme Culture C Nous, n’hésitez pas à contacter Murielle Eghtesad pour un accompagnement au sein de votre structure ou toute autre information :
Mail : culture@vosges.fr
Téléphone : 03 29 29 87 07

 

« Suzy Storck » au Théâtre du Peuple

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Simon Delétang, directeur du Théâtre du Peuple – Maurice Pottecher

 

 

Ce lieu, classé monument historique depuis 1976, contribue-t-il à l’art ? Comment fait-il partie intégrante des œuvres théâtrales qui se présentent sur scène ?

 

Avant d’être un bâtiment, c’est un projet… une utopie. L’art accessible au plus grand nombre. Depuis 1976 cette volonté y est ancrée. L’idée est de donner au public des œuvres exigeantes, de leur faire découvrir le théâtre.

Chaque directeur amène son projet. C’est un lieu au service de l’art, un lieu chargé de cette dimension « art » au sens noble.

Ce lieu induit les œuvres qu’on désire monter. Il est inspirant de par son architecture (portes qui s’ouvrent sur la forêt) puis par l’envie de mettre en scène des auteurs vosgiens.

 

 

 

Les Vosges, et cette scène avec un fond qui s’ouvre sur la forêt, est-ce une source d’inspiration pour les acteurs culturels et pour vous ?

 

Certains auteurs écrivent pour le Théâtre du Peuple.

Certains metteurs en scène, tel que Jean-Yves Ruf (« La Vie est un Rêve ») rêvait de travailler ici.

Finalement tout le monde est au service du lieu. Inspiré par la scène qui s’ouvre, le metteur en scène cherche quelle valeur lui donner. Comment la forêt devient un espace poétique et cinématographique. Trouver une analogie avec son propre travail pour y faire figurer la forêt de Bussang. Chacun est libre de s’en inspirer comme il le souhaite.

 

 

 

Vous êtes Directeur du Théâtre du Peuple depuis octobre 2017. Quels ont été les challenges les plus marquants rencontrés ? Quels sont les succès dont vous êtes le plus fier ?

 

Je ne sais pas si on peut vraiment parler de succès dans l’art…
Mais l’expérience la plus marquante pour moi a été de partir à pied du Théâtre du Peuple et d’aller à la rencontre des gens.

Ce projet a commencé en 2018 au nord de Bussang. En 4 ans, j’aurais sillonné tout le territoire avec une réelle dimension interrégionale. Côté sud vers la Franche-Comté cette année et pour finir en 2020-2021 coté est, vers l’Alsace.

J’ai joué dans les églises et les salles de fêtes. Les spectateurs avaient la possibilité de marcher à mes côtés. Je dormais chez les habitants.

Créer l’art auprès des gens, créer du lien. Leur rappeler que le théâtre est un lieu vivant et qu’on peut sortir du bâtiment. Et inciter les gens ensuite à venir au Théâtre du Peuple. Beaucoup connaissaient le théâtre, mais n’y étaient jamais allés.

Je suis fier de cette expérience. Je la vie intensément, seul dans la montagne. C’est une réelle performance physique et expérience humaine enrichissante.

 

 

 

Artiste, metteur en scène, directeur, … qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce métier-passion ?

 

J’étais très tôt au théâtre, vers 3-4 ans. J’étais souvent mis devant des pièces de théâtre. J’ai commencé le théâtre vers 14 ans dans un atelier au collège. J’étais très vite intéressé par ce qui se passait derrière la scène.

J’ai effectué un stage entreprise en 3ème à Limoges où j’ai découvert le métier de régisseur plateau. J’ai fait un cursus option théâtre au bac.

Je voulais tout faire : la mise en scène, la régie et jouer… Et aujourd’hui, je n’ai pas eu à renoncer à l’un ou l’autre. Je combine toujours les 2 ou les 3 dans mes créations.

La passion est venue aussi des spectacles que j’ai vu. Ce n’était pas un déclic…. Si ce n’est que la 1ère fois que je suis monté sur scène.  Là il s’est passé quelque chose en moi d’inexplicable.

 

 

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Vous avez souhaité créer un réel lien et une collaboration entre amateurs et professionnels. Pourquoi est-ce si important pour vous ? Quelle richesse est-ce que cette collaboration apporte à l’art ?

 

C’est l’histoire du Théâtre du Peuple et presque une obligation pour Bussang. L’après-midi on réunit des amateurs et des professionnels.

C’est ici que j’ai découvert les vertus de ce mélange. Les professionnels se ressourcent au contact des amateurs et les amateurs rehaussent leur degré d’exigence. Travailler avec les gens dans la vraie vie, des gens qui ont un travail ou qui sont retraités, c’est une réelle richesse. On sort un peu des circuits professionnels où l’on sait même plus pourquoi on fait ce métier. On retrouve l’essentiel et le plaisir de jouer. On revient à la base.

 

 

Pour vous, est-ce important de mettre en lumière les artistes locaux à Bussang ? Pourquoi ?

 

Des gens viennent de partout en France. C’est une manière de donner de la visibilité et de rendre hommage aux artistes qui sont sur le territoire.

Cette année, c’était un petit hasard d’avoir 3 artistes du Grand Est (Metz, Strasourg, Fraize).

Après Maurice Pottecher, aucun auteur vosgien avait joué au Théâtre du Peuple. Aujourd’hui il y a de nouveau des auteurs d’ici, comme Magali Mougel. Les gens ici sont sensibles à ça et sont fiers de leur territoire et les talents qui y émergent.

 

 

Le public continue d’être au RDV. Vous avez fait le choix de rendre le spectateur véritable participant du projet de théâtre. Expliquez-moi comment et pourquoi ?

 

Il y a des gens qui nous disent « je viens depuis 10 ans, 30 ans … ». Les gens se rendent compte de l’atmosphère unique : la magie du lieu et sa nature tout autour… Puis l’accueil du public avec la direction qui sert au bar. On déhiérarchise le métier et on donne une ambiance familiale.

Notre pari est de continuer à œuvrer à ce que de nouvelles personnes viennent et pas uniquement les habitués. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a décalé les heures d’été pour accueillir de nouveaux publics. 450 collégiens du Thillot étaient présents par exemple. Avant, cela était impossible car le théâtre fermait fin août. Nous essayons de leur communiquer la magie du théâtre et leur donner l’envie de revenir avec leurs parents.

 

 

Oeuvrez-vous pour sensibiliser les jeunes au théâtre ? Et quelle vision avez-vous sur cette jeune génération? Une vision plutôt positive ?

 

Si on n’éveille pas la jeunesse et on leur donne que ce qu’ils consomment déjà, on ne va pas aller très loin.

On essaie de sensibiliser un maximum et on s’étend sur un territoire allant entre le Grand Est et la Franche-Comté.

On a travaillé avec des écoles primaires de 4 communes qui sont devenues très liées à notre projet. Toute l’année on essaie d’essaimer le goût pour le théâtre et le texte.

Le cœur de notre mission c’est d’être là pour leur montrer qu’il y a autre chose que la télévision et les smartphones… leur faire découvrir l’art vivant et les grands textes.

Si sur 300 collégiens il y en a que 15 qui auront été marqués, pour nous c’est très bien.

 

 

SUZY STORCK

 

Qu’est-ce qui vous a amené à faire le choix de cette création ?

 

La découverte du texte, tout simplement. Je fonctionne par le désir, en fonction de ce que je lis et ce que je veux raconter. Suzy Storck était un coup de cœur, un coup de poing. La manière d’écrire, la concision.

Puis le fait que Magali Mougel soit vosgienne était aussi un point important.

Et finalement, pour des raisons budgétaires pour la présentation du soir, nous voulions monter une pièce avec peu de comédiens.

C’est allé très vite. Cette pièce je l’ai lu en septembre 2018. Et en octobre, je l’avais prévu pour l’année d’après. Pour moi, il fallait parler de ça – de la place de la femme.

 

 

 

La charge mentale, la place de la femme dans cette société, la transparence de la femme et de la mère de famille, la pression de la maternité, l’identité, … tous des thèmes d’actualité. D’ailleurs un anglicisme, le « mom-shaming » (attaque aux agissements des mamans) est très souvent utilisé aujourd’hui. Suzy Storck fait partie des œuvres qui souhaitent donner une voix à ces femmes d’aujourd’hui ? 

 

Lui donner une voix, oui… mais en même temps cela ne résout rien. Malgré ce qui se passe, cela ne changera rien. Je l’ai réenfermé dans son quotidien à la fin…

Elle ne supporte pas cette situation … et on se rend compte que ça va continuer ainsi…

Elle représente les grandes figures de femmes qui disent stop à un état de fait. Souvent un état installé par les mères, qui les mettent dans les mêmes schémas qu’elles ont vécu elles-mêmes. Et la femme devient prisonnière de ce schéma.

 

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Pour vous, c’est une histoire qui a besoin d’être partagé, même si elle est difficile à entendre ?

 

Les histoires les plus difficiles à entendre sont celles qu’on doit entendre.
Les tabous. Le théâtre est là justement pour oser dire ce qui ne se dit pas dans les foyers.

Dans le public, ça a créé la discussion. Je trouve cela très sain. Des femmes ET des hommes sont venus nous remercier. Des hommes qui ont vécu avec des Suzy Storck et ont eu une vraie prise de conscience. Finalement, on rentre dans des mécanismes.

En tant que fils, je me rends compte maintentant de ce que c’est d’être mère. Les renoncements. On dit que c’est normal… mais c’est terriblement inscrit dans notre société.

C’est un sujet qui nous concerne tous, quel que soit le milieu social.

On va faire une tournée et présenter Suzy Storck dans les grandes villes. Nous voulons voir si la résonance est la même qu’ici.

 

 

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Pour plus d’informations sur le Théâtre du Peuple

Site web : https://www.theatredupeuple.com/
Page Facebook : @theatredupeuple

 

Crédits photos : ©CD88/MEghtesad

 

DJ Ben Unzip à l’inauguration de Futur Antérieur au MUDAAC

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Rencontre avec DJ Ben Unzip au MUDAAC à Epinal

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Raconte-nous un peu ton parcours et comment tu es devenu DJ

 

Je suis DJ depuis une vingtaine d’années maintenant, comme une extension un peu naturelle de collectionneur de disques que j’étais. Finalement, à force d’acheter de la musique, l’idée était aussi de la faire partager… et quoi de mieux pour la faire partager que de la jouer en live.

Le métier de DJ s’est proposé à moi. C’était comme une évidence.

C’est le point de départ. C’est plus pour le jeu et le jeu devient plus qu’une passion… ça devient son métier. Et on dédie sa vie à chercher de la musique et la faire découvrir et la partager avec le public.

 

 

Peux-tu nous parler un petit peu des projets que tu as déjà mener?

 

C’est une vie qui nous amène souvent sur les routes. Essentiellement dans les clubs. Mais ma volonté c’était aussi de sortir de cette musique-là. De sortir du monde de la nuit et d’aller toucher un public qui n’est pas attiré par cet environnement nocturne.

Ça peut prendre forme dans la mise en musique de pièces de théâtre.

Et depuis 2016 je travaille pour la danse avec une collaboration avec le Ballet de Lorraine sur plusieurs créations que je mets en musique. Je travaille avec le directeur du Ballet, les chorégraphes et les danseurs pour proposer de la musique électronique dans un autre environnement et un autre cadre.

 

Vidéo du Discofoot avec le Ballet de Lorraine

 

 

Et après avoir vu l’exposition Futur Antérieur au MUDAAC (Musée départemental d’art ancien et contemporain), qu’en as-tu pensé?

 

Souvent, dans notre époque, on pense que le futur est anxiogène… que c’est quelque chose qui nous échappe un peu. Mais dans l’exposition, on voit que ce qui reste de nous n’est parfois pas ce qu’on a envie de laisser… C’est pour ça que c’est important de vivre dans son présent, mais de toujours avoir une pensée vers l’avenir. Et tout ça en s’inspirant du passé.

Ca nous rappelle bien que finalement, même si notre passage sur terre est éphémère, on laisse toujours quelque chose derrière nous et c’est important d’en avoir conscience.

 

 

Es-tu prêt à mixer pour Futur Antérieur ?

 

Je suis prêt à laisser une trace de mon passage à Epinal !

 

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DJ Ben Unzip s’installe pour l’inauguration de l’expo Futur Antérieur au MUDAAC

 

Pour plus d’informations sur DJ Ben Unzip 

Page Facebook : @unzipage
Pour écouter quelques extraits de sa musique : https://soundcloud.com/unzipmusic

Crédits photos : ©CD88/ATardivon

 

BottomZ Up, groupe de rock-metal

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Rencontre avec les membres du groupe BottomZ Up et interview d’Erwan Spinner, guitariste du groupe

 

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Crédit photo : Mael Joanas

Jean Polin (voix), Lucas Tarral (guitare lead), Erwan Spinner (guitare rythmique), Théo Didelot (basse), Pierre Pereaux (batteur)

 

Comment décririez-vous votre musique ? 

 

On est un rock hybride, parfois borderline metal avec une prédominance mélodique. On fait une musique festive qui fait bouger la tête. Un intermédiaire entre le rock et le metal qui plait à pas mal de monde.

Et quelles sont les influences musicales de tous les membres du groupe ?

 

Notre batteur, Jean, écoute plutôt du metal et du metal extrême. Il a également une pratique jazz.
Notre chanteur, Steven est influencé par le trash années 80 et le metal.
Notre guitariste, Lucas, également trash années 80 et beaucoup de Metallica.
Moi je suis plutôt metal core et metal moderne.
Et notre bassiste, Théo, écoute un peu de tout.

Nos influences restent dans le milieu rock et rock metal, mais à des périodes différentes. Avec toutes nos influences, je pense qu’on arrive à créer des morceaux très riches.


Vous êtes un groupe assez récent (créé en 2017) …  Etes-vous content de l’évolution du groupe et de ce que vous avez accompli ces 2 dernières années ? Et quels sont vos objectifs pour la suite ?

 

Au début, on n’était pas très sérieux. Notre ancien chanteur n’était pas trop disponible. Et on ne cherchait pas activement des scènes… on nous contactait plutôt pour nous proposer des concerts.

Puis on s’est mis au boulot. Aujourd’hui, on est en train de passer à une vitesse supérieure. Le groupe Dog’n’Style, des amis, nous ont beaucoup aidé.
Et puis on prévoit la sortie d’un EP début juillet 2020 avec tout ce qui suit… une tournée en France, le merchandising, …

 

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Crédit photo : Justine Faivre

 

 

Les Vosges, un territoire très rock qui vous inspire ?

 

Epinal, c’est un cercle de musiciens très grand, il y a pas mal de groupes. On peut se nourrir de tout ça et des expériences de tout le monde.

Et puisil y a public assez réceptif au rock. Quand on creuse, au-delà des musiciens, on trouve des gens qui s’intéressent.

 

 

Vous composez vous-même vos morceaux. C’est votre volonté en tant que groupe de parler de choses légères et festives ? Une signature que vous vous êtes donnée ?

 

C’est l’essence du groupe… faire la fête. On s’éclate. On ne se prend pas la tête.

Notre dernière composition est plus engagée, sur un thème plus sérieux, mais en général, on veut transmettre quelque chose de festif. Et ça se suit après, sur la scène avec les gens.

 

 

Quel est votre plus beau souvenir sur scène ?

 

Les Sapins Barbus : consécration de 2 ans de boulot et encore plus les 3-4 derniers mois. On a changé de batteur début mai et il a vraiment apporté de nouvelles idées… on a bossé à fond. Au festival Sapins Barbus on s’est senti le plus à l’aise. Le public était super réceptif. C’est notre meilleur souvenir. D’ailleurs on a eu du mal à redescendre de ce beau nuage.

 

 

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Crédit photo : Mael Joanas

 

 

Si demain vous pouviez jouer la 1ère partie d’un groupe de votre choix… lequel serait-ce ?

 

Je ne sais pas. Question difficile. On a tous des influences différentes.

Côté groupe français… pour que l’on puisse, au-delà de jouer, partager leur expérience, je dirais le groupe Ultra Vomit. On est dans le même délire. Ils sont ultra marrants, pas prise de tête.

 

 

Aujourd’hui vous êtes un groupe de musique amateur. C’est votre souhait de vous professionnaliser un jour ?

 

C’est toujours quelque part dans le coin de notre tête, évidemment. Ce serait un rêve. Après il faudrait voir si c’est compatible avec nos vies… Ce serait compliqué, mais ça fait toujours rêver.

 

 

Pour plus d’informations sur BottomZ Up 

Page Facebook : @bottomzupmusic

 

La nouvelle compagnie de la 5ème Sirène s’installe dans les Vosges

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Rencontre avec Mathieu Brassier, Directeur artistique de la Compagnie de la Cinquième Sirène.

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Vous êtes originaire de Marseille. Pourquoi avoir voulu vous installer dans les Vosges, à Saint-Dié-des-Vosges plus précisément, pour y créer votre compagnie théâtrale ? Pour vous c’est un territoire propice à la création artistique ?

 

La compagnie de la Cinquième Sirène a été créée en février 2019. C’est tout frais. J’avais des amis dans les Vosges, sur Epinal, qui m’ont fait découvrir le département. Je suis tombé sous le charme des paysages.

J’y ai d’ailleurs terminé l’écriture de ma pièce… pour moi c’était un signe. Je me suis dit « tentons l’aventure vosgienne ».

Et puis, c’est un territoire beaucoup moins saturé que Paris ou Marseille. Il y a moins de concurrence et plus de choses à faire pour une compagnie émergente comme la nôtre.

 

 

 

Quels sont les objectifs de la compagnie de la Cinquième Sirène ? La mission que vous vous êtes donnée ?

 

La mission principale est de mettre en lumière nos créations, puis de les décliner sous forme d’ateliers d’écriture et de théâtre. Nous souhaitons réellement travailler avec un public du champ social, du milieu rural ainsi que du milieu carcéral.

On travaille actuellement dans ce sens, sur des projets pédagogiques.

C’est important à ce stade de mieux connaître le territoire afin de nous permettre d’être le plus juste dans nos actions proposées.

 

 

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de choisir ce métier artistique ? Racontez-nous un peu votre parcours.

 

J’ai commencé dans le cinéma. J’ai étudié à l’université de Paris 8 à Saint Denis. J’y ai réalisé 2 court-métrages.

Puis j’étais Chargé de mission au sein de La Fémis, l’école nationale supérieure des métiers de l’image et du son à Paris.

J’ai également travaillé en tant que régisseur au café-théâtre « Le Lieu » à Paris. C’était une très bonne école pour apprendre le métier du théâtre. J’y ai monté sur scène, j’ai présenté des pièces, j’ai fait des 1ères parties. On est sur le terrain… on apprend à ne pas avoir peur du ridicule… on est obligé, le public est là face à nous, à 50cm à peine.

J’ai navigué entre le cinéma et le théâtre puis j’ai créé ma société de diffusion et de développement du théâtre à Marseille (Brassier Diffusion & Développement).

Mais finalement mon souhait était de créer un projet plus artistique et personnel. J’avais envie de changer. J’ai alors créé la Cie Cinquième Sirène.

 

La création d’une compagnie théâtrale peut s’avérer être une étape compliquée. Avez-vous des conseils à partager avec la communauté Culture C Nous et aux acteurs culturels qui envisagent la même démarche ?

 

Le plus pénible c’est la partie administrative. Il faut être très vigilant. Mais étant donné que j’avais mon vécu au café-théâtre « Le Lieu » puis j’avais créé ma société de diffusion, j’avais déjà une certaine expérience pour ça.

Pour ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec cette partie admin, je leur conseille de prendre un coach ou un administrateur si possible.

Cette étape est valable pour toute personne qui entreprend finalement.

 

 

Vous avez créé votre 1ère pièce « J’aime Pas les Chats ». Ça parle de quoi ?

 

C’est une comédie dramatique qui parle de 2 frères et 1 sœur, suite à l’enterrement de leur mère, qui doivent décider ce qu’ils vont faire de son chat. C’est le point de départ de la pièce.

On s’aperçoit que dans cette fratrie, quelque chose n’est pas clair. Des alliances pour certains, du désordre chez d’autres. On découvre que des relations conflictuelles se cachent derrière beaucoup d’amour et que dans la tendresse apparente se cache une certaine rivalité.

Le chat représente l’héritage immatériel de nos parents (l’éducation, la morale, les valeurs, …) et puis la question qu’on se pose … « qu’est-ce qu’on en fait de tout ça après ? ».

La pièce dure environ 1h10. 1 acte. 1 tranche de vie. 1 dosage comédie + drame.

On rentre dans l’histoire de cette fratrie et on en sort. Il n’y a pas de morale ou de leçon de vie … c’est tout simplement une histoire à raconter.

 

 

 

Pourquoi souhaitiez-vous partager ce sujet sérieux et délicat sous forme de comédie ?

 

Je pense qu’il faut en rire de la mort. Cette histoire, ce n’est pas quelque chose qui m’a touché personnellement, mes parents sont encore là. Mais j’ai été touché par le deuil d’une manière ou d’une autre. Dans ces situations-là, on peut perdre les pédales… et c’est ça qui fait rire. C’est un réel matériel pour faire rire. J’ai vraiment voulu qu’il y ait des moments de rires mélangés à des moments émouvants.

Ce que j’aime dans le théâtre et le cinéma c’est qu’on est proche du public.

Il y a des vannes dont on était persuadé fonctionnerait, mais finalement ça tombe comme un soufflet.

Puis d’autres moments que vous n’aviez pas prévu et où vous entendez d’un coup le public rire. La réaction du public est souvent inattendu. C’est surprenant et galvanisant.

 

Vous avez présenté « J’aime pas les Chats » au Festival Off d’Avignon cet été. Quel est votre retour d’expérience ? Quel a été votre plus gros challenge ?

 

Le plus gros challenge a été de faire venir le public. Finalement, la salle était comble… il manquait même de la place !

C’est important d’avoir en face de nous le grand public et des professionnels. Quand on a nos amis et la famille pour les 1ères lectures publiques, personne ose vous froisser… on ne vous dit pas si c’était bon ou mauvais.

Nous avons reçu de supers retours du public.
Nous avions oublié de demander au public à la fin de mettre des commentaires sur le site de réservation BilletReduc. Finalement, certaines personnes l’ont fait spontanément et ont donné de très bons avis.

Notre objectif était rempli…plus que rempli.

 

Quelle est la suite pour « J’aime Pas les Chats » ?

 

Nous aimerions rentrer en résidence de création sur Saint-Dié-des-Vosges ou ailleurs afin que la pièce puisse se monter.

Nous voulons fixer des dates en sessions ou avec des Mairies pour représenter la pièce dans les salles sur le territoire.

 

En tant que nouvelle compagnie, les partenariats et les collaborations peuvent vous aider à vous développer. Culture C Nous est une plateforme qui permet cette mise en réseau. Quels sont vos besoins aujourd’hui ?

 

Nous avons été très heureux de voir que des représentants des Vosges, notamment Mathieu Pierrard, le nouveau Directeur du spectacle vivant à la ville de Saint-Dié-des-Vosges, ont fait le déplacement pour nous voir sur scène à Avignon.

En tant que jeune compagnie, les partenariats et les collaborations sont d’une grande importance pour nous développer sur le territoire.

 

Que pouvons-nous vous souhaiter pour la Cie de la Cinquième Sirène pour la saison culturelle à venir ?

 

Notre pièce « Chantecler Solo », écrite par mon acolyte Axel Senequier, est une forme très simple adaptable partout, avec 1 seul acteur sur scène. Nous aimerions pouvoir la diffuser en milieu scolaire (collège). Nous avons déjà une offre pédagogique existante.

 

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Pour « J’aime Pas les Chats », nous aimerions trouver des aides de financement ainsi que des dates pour des représentations.

Ce que vous pouvez nous souhaiter :

  • que nos 2 projets tournent
  • que la pièce « J’aime pas les Chats » puisse se faire dans les Vosges
  • que nous puissions vous proposer une toute nouvelle création pour l’année prochaine (une idée qui a pris forme ici dans les Vosges me trotte dans la tête et c’est un projet sur lequel je travaille déjà. Et Axel Senequier a déjà certainement des idées plein la tête.)

 

Et pour finir… par curiosité, vous avez un chat ? 

Oui ! Un chat. César.

 

Pour plus d’informations sur la Compagnie de la Cinquième Sirène :

Site web : https://cie5sirene.wixsite.com/sirene5