
Définition de la résidence
La résidence départementale est une résidence de création d’œuvre(s) qui se nourrit des partenariats étroits avec l’ensemble des structures culturelles du territoire (associations, écoles d’enseignements artistiques spécialisées…).
Elle contribue par la rencontre entre le collectif d’artistes selectionné et les amateurs à favoriser l’appropriation du projet pour chacun des partenaires que ce soit de manière humaine, financière et pédagogique et à développer l’esprit de réseau des acteurs du schéma départemental des enseignements artistiques. Elle vise également à favoriser l’accès à la culture, en veillant à inclure des actions d’éducation artistique et culturelle.
Ce temps de résidence permet au collectif d’effectuer ses recherches et de créer tout en assurant une présence active sur le département.
Enjeux et objectifs
Les différents objectifs du projet de résidence de création sont :
- Permettre d’appréhender le processus de création pour les amateurs
- Contribuer au développement culturel et artistique en s’inscrivant dans une dynamique locale et participative
- Réduire les inégalités en matière d’accès à la culture
- Proposer une vision, une interaction au monde grâce au propos artistique.
Pilotage de la résidence de création
Dans le cadre de la résidence, La Souris Verte, son équipe et son équipement, est désignée pilote. Cette SMAC a pour mission :
- D’accompagner le collectif pour mener le projet sur l’ensemble du territoire vosgien,
- D’organiser la présence du collectif sur le territoire durant les trois années, en lien avec les acteurs des territoires concernés qui en assureront l’accueil,
- D’accueillir les artistes du collectif en résidence dans ses locaux,
- D’accompagner le collectif à élaborer des dossiers de financement (si besoin et si opportun)
Le Conseil départemental des Vosges, partenaire de la mise en place du projet à l’échelle du département :
- Participe à la construction générale du projet (soutien en ingénierie de projet)
- Fait le lien entre les artistes et les structures amateurs ou d’enseignements artistiques (équipe enseignante, apprenants, passionnés …)

Un comité de suivi, composé du Conseil départemental, de La Souris Verte et des structures d’accueil et d’organisation des projets sur les territoires se réunira à minima 2 fois chaque année avec les artistes, pour permettre leur organisation.
Présentation d’Antiquarks
Mardi 16 février 2021, une présentation d’Antiquarks, collectif selectionné, a eu lieu à la Souris Verte à Epinal auprès des acteurs culturels du territoire des Vosges.
Les objectifs de transmission et de lien, l’approche pluridisciplinaire et l’inscription dans les musiques actuelles demandés pour cette résidence, sont autant de passerelles évidentes avec le projet de la compagnie musicale Antiquarks.
Régulièrement sollicités pour partager leur univers de compositeurs et leurs compétences de musiciens pédagogues, ils apportent une réponse artistique originale aux enjeux culturels, sociaux et politiques de chaque territoire.
Une approche particulière de la transmission développée par Richard Monségu et Sébastien Tron, directeurs artistiques de la Cie depuis 15 ans, qui fut notamment récompensée en 2014 dans le cadre de la cérémonie de remise du Prix De L’audace Artistique Et Culturelle à l’Elysée, en présence du Président de la République François Hollande et de Jamel Debbouze (Président du jury). Ce prix récompense des projets exemplaires en faveur de l’accès des jeunes aux arts et à la culture.
Artistes entrepreneurs indépendants, Richard Monségu et Sébastien Tron sont aussi acteurs de la vie musicale professionnelle du secteur des musiques actuelles avec 2 projets associés : un label discographique « Label du Coin » et un organisme de formation dédié au secteur culturel « Formassimo »
Antiquarks aime les corps et la danse, a toujours entretenu un rapport étroit avec des artistes africains et les cultures africaines, et a acquis une expérience solide sur la gestion de projets multi-partenariaux et à destination des habitants.
La Cie a donc initié en 2020 un cycle de création sur l’Afrique. Un cycle articulé autour de plusieurs projets :
- la création « Afriquarks », réalisée ans le cadre du défilé de la 19e Biennale de la Danse de Lyon 2020-21, où Antiquarks est la 1ere compagnie musicale à porter la direction artistique d’un des projets.
- Le nouveau spectacle avec le chanteur monument de la musique Sénégalaise Souleymane Faye.
- Un travail sonore sur les textures et rythmes ouest africain qui ressortirons à l’écoute du nouvel album en 2021.
Ce cycle de création mêle musique, littérature, danse et arts visuels. Le projet de présence sur le territoire d’Epinal entreraient donc en résonnance avec ce cycle de création.
Allier pédagogie, création et interdisciplinarité
La compagnie musicale Antiquarks naît en 2004 de la rencontre de deux musiciens auteurs, compositeurs et interprètes : Sébastien Tron (vielle à roue électro acoustique, clavier et chant) et Richard Monségu (percussions batterie et chant).
Au fil de leurs albums et tournées ils explorent une musique “world progressive” à l’instrumentation atypique. Animés par un même souci de décloisonnement ils développent également des spectacles participatifs mêlant tous types de publics et diverses disciplines artistiques : danse, théâtre, slam, graphisme, arts plastiques…
La pédagogie et la transmission, éprouvées dans leurs expériences d’enseignants (université, conservatoires, écoles de
musique) tiennent une place importante dans leur vision de la création artistique. A chaque rencontre, les structures qui les sollicitent reconnaissent leur capacité à proposer des projets uniques adaptés aux enjeux artistiques et culturels locaux.
Écrire pour et avec le territoire
Antiquarks propose des créations musicales, métissées, vivantes, populaires et d’une grande exigence artistique.
Elle inscrit son expression dans le champ global d’une culture citoyenne et développe une poétique qui convie l’imaginaire de chacun, dans un cadre artistique assumé. Quelles que soient les formes que prennent
leurs spectacles, les membres de la compagnie s’attachent à prendre en compte la réalité physique, géographique, d’un territoire, mais aussi sa dimension culturelle, humaine, sociale.
Cette double approche artistique et de médiation est au coeur de la formation et l’identité des deux directeurs artistiques qui revendiquent une vision décloisonnée de la création, où transmission et création vont de paire.
Une esthétique métissée
Les spectacles crées sont des mises en scènes conçues sur mesure pour chaque territoire et ses publics où la musicalité est le fil rouge, l’espace de rencontre et de tension positive entre les différents participants.
Les temps d’ateliers et de répétitions sont des moments essentiels d’échanges et de création partagée. Parades carnavalesque, comédies musicales, bals chorégraphiés, orchestrations sportives, sont autant de formes que peuvent prendre ces spectacles qui convient des compétences variées (chorégraphie, graphisme, mise en scène, médiation…), réinterrogent les postures professionnelles de chacun et permettent de partager connaissances et savoir-faire.
Alors oui, ca remue, ça bouge, ça décoiffe, ça bouleverse, ce n’est pas du prêt à programmer, du prêt à penser mais ça génère du commun, de la joie, du mouvement et permet de rappeler que les paillettes et le groove de l’extraordinaire appartiennent également aux créations participatives!


Résider, approche artistique et méthodologique
Stimuler la création
Pour Antiquarks, l’écriture au prisme du territoire, représente une expérience artistique particulièrement motivante. Venant des musiques du monde et des musiques amplifiées, les artistes de la compagnie s’inspirent des musiques et danses de chaque territoire, quelles que soient leurs formes et leurs origines. Cette ouverture à d’autres cultures est également nourrie par leur expérience de transmission et de pédagogie, auprès de publics de tous âges et de tous milieux, qu’il s’agisse de l’enseignement de la danse, de la musique du chant ou encore des sciences sociales.
Une résidence de territoire est un moment privilégié de rencontre et d’innovation ou l’enjeu est d’assurer un cadre de création stimulant tout en laissant une grande liberté aux différentes parties prenantes. L’ouverture à d’autres disciplines artistiques (photographie, arts plastiques, théâtre, danse…) permet de répondre au mieux aux envies que sont susceptibles de formuler habitants et acteurs du territoire et constitue pour la compagnie un véritable laboratoire de recherche esthétique et sociale.
Faire l’expérience d’un territoire
La disponibilité de l’équipe pour sentir le pouls des choses et se laisser surprendre par le contexte est essentielle à l’écriture collective d’un projet artistique sur-mesure. Même sans structure d’envergure professionnelle ou compagnie de renom, ils sont convaincus que chaque territoire fait l’objet d’initiatives artistiques. Les déserts culturels n’existent que dans l’imaginaire de ceux qui ne mettent jamais les pieds sur le terrain. Les artistes de la compagnie ont en commun de porter un intérêt sincère aux cultures populaires sans chercher à les opposer à d’autres formes plus légitimes ou reconnues.
Des événements tels que le carnaval, le corso fleuri, les marchés, les festivités agricoles, peuvent être support
d’un travail artistique. L’histoire d’un territoire, ses figures tutélaires, ses légendes urbaines, ses dynamiques
sociales, son paysage, sont autant de sujets qui peuvent tisser la trame d’un spectacle et susciter une réflexion
et une mobilisation collective autour du processus de création.
Se rencontrer à travers une expérience artistique partagée
La mobilisation des publics passe par la conception et la réalisation d’interventions artistiques ou pédagogiques au sein des structures afin de permettre une première rencontre à travers une expérience esthétique. Il peut s’agir de concerts-mobiles reçus dans des lieux inattendus du territoire, de bal chorégraphiés, d’expositions, de temps de débats…
Ces dispositifs sont conçus comme des temps de collecte où les artistes repèrent et recueillent des paroles et les points de vue des participants.
Créer des collaborations inattendues
L’intervention d’une équipe artistique extérieure crée souvent une perturbation, de l’extraordinaire et permet de questionner de manière renouvelée un territoire et ses acteurs. Les créations d’Antiquarks suscitent des collaborations inédites entre structures, convient des publics aux pratiques artistiques différentiées. Ici la surprise, la poésie, sont moteur d’innovation culturelle et sociale.
Faire progresser les logiques de co-construction
Il leur semble stratégique de penser une progressivité des logiques de co-construction au fil de la résidence. L’organisation d’ateliers et de représentations auprès au sein des différentes structures est parfois une première étape pour ensuite penser la mixité et la mobilité des publics entre ces dernières.
Célébrer le potentiel artistique d’un territoire
Les spectacles issus de ces dynamiques de résidence sont l’occasion de valoriser le potentiel artistique de chacun et de réunir amateurs, professionnels, habitants autour d’une dynamique collective de création.
Richard Monsegu
Auteur, Compositeur, arrangeur & interprète, chant, batterie, percussions
DJ à 14 ans, Richard Monségu découvre la percussion et le chant au lycée. Attiré par la littérature, les pratiques artistiques, la philosophie et l’ethnomusicologie, il étudie la sociologie et l’ethnologie à l’université Toulouse Le Mirail et obtient en 1999 un DEA de Sciences Sociales à Lyon II.
Il multiplie les expériences musicales sur scène et en studio (une dizaine d’albums) dans les esthétiques world, chanson, reggae, trad, électro, jazz, rock. Pendant une dizaine d’années, il enquête et participe en tant que musiciens aux fêtes et mariages algériens, marocains, guinéens, sénégalais, afghans, gitans, etc. Cette pratique musicale peu ordinaire de terrain lui permet de développer un jeu personnel très apprécié par les danseurs et musiciens de différentes cultures.
Dès 1995, il diffuse son travail sociologique et artistique sur les « cultures musicales d’exil » par des conférences, articles ou interviews. Il contribue activement à l’élaboration du CD « Musiciens du Maghreb à Lyon » produit par le CMTRA en 1996.
Il a enseigné l’anthropologie et la sociologie à l’université Lyon II, les percussions et la batterie au CNN de Lyon, et intervient à l’Université Populaire de Lyon depuis 2011.
Richard Monségu se consacre à la composition, la création et l’arrangement avec son partenaire Sébastien Tron depuis 1999. Ensemble, ils réalisent plus d’une dizaine de projets entre spectacle et ciné-concert, création participative et transmission, conférence et workshop.
Sébastien Tron
Compositeur, arrangeur & Interprète, vielle à roue augmentée, piano, voix, machines
C’est à travers une éducation populaire autour des musiques et danses traditionnelles françaises que Sébastien fait ses premiers pas sur scène, en famille, entre festivals, fêtes de village, stages et animations. Enfant, il apprend le piano, aux frontières du classique, du jazz et de l’improvisation.
A 11 ans, son père l’encourage à jouer la vielle, un instrument intriguant qui deviendra plus tard « l’usine à son » d’Antiquarks, qu’il enseigne depuis ses 14 ans (CMTRA…).
En 1996, il rencontre l’artiste Richard Monségu avec qui il découvre les musiques traditionnelles extra-européennes et la pratique des tambours. Il s’installe à Lyon en 1998 pour ses études : attiré par le vivier de chercheurs pluridisciplinaires de l’IRCAM, il étudie les sciences physiques (UCBL Lyon1) et suit des cours de composition électroacoustique et d’informatique musicale (SONVS – CNSM de Lyon). L’apprentissage des tambours basses de la musique d’Afrique de l’Ouest nourrit son jeu et crée une valeur ajoutée à sa pratique instrumentale (piano, synthétiseurs, vielle à roue électrique).
En 2002, il rejoint le collectif grenoblois Mustradem au sein du groupe Djal avec qui il tourne dans de nombreux festivals en Europe. Depuis 2017, il compose et interprète la BO du BD-concert « Groenland Manhattan » avec l’accordéoniste Stéphane Milleret.
Avec Antiquarks, il développe une recherche singulière sur les textures, les effets, l’échantillonnage et l’acousmatique. Il se spécialise dans la réalisation d’albums studio, la conception sonore, la prise de son et introduit l’informatique sur scène. Il signe également la réalisation de deux clips en tant qu’illustrateur, animateur et monteur. Il mène un projet de lutherie numérique autour d’un projet de vielle à roue polyphonique.
Du duo à la compagnie
Artistes engagés et musiciens passionnés, Richard Monségu & Sébastien Tron sont compositeurs, orchestrateurs, arrangeurs de répertoires hybrides (électrique et acoustique) et réalisateurs post-prod.
Créateurs nomades, ils ont réalisé plus de 600 concerts en France et dans le monde (Mexique, Autriche, Portugal, Bolivie, Italie, Turkménistan, Suisse…).
Antiquarks rassemble ses recherches artistiques sous le terme « interterrestre ». Leur création est une
reconstruction conceptuelle qui tente de retrouver ce que la musique française des cinquante dernières années a refoulé dans son histoire musicale, et tout particulièrement son rapport avec les formes musicales des cultures colonisées.
Le processus créatif est axé sur les rythmes, phonèmes vocaux et timbres instrumentaux des musiques populaires et savantes de traditions orales des musiques Noires (Afrique, Antilles, Caraïbes), des Amériques (musiques amérindiennes & afroaméricaines) et du pourtour méditerranéen. Un travail spécifique sur l’esthétique sonore, qui passe par la modification de la lutherie traditionnelle de la vielle à roue, la création de samples à partir des sons de la vielle, jusqu’au mixage des compositions pour le studio ou la scène.
Leur travail musical se rapproche des explorations sonores audacieuses rock, jazz et contemporaines des années 70 : goût de l’album concept, de la musique épique ou intime, de l’improvisation, sans oublier les influences des musiques traditionnelles extra-européennes et des percussions en particulier.
De 2014 à 2018, le duo consacre ses créations aux corps dans tous ses états. Le corps rieur de Rabelais avec le Bal Interterrestre et Homo Rictus, fresque humaniste de visages grimaçants. Le corps émancipé de la fête avec Kô (concert + livre-CD + oeuvre numérique). Le corps féminin aliéné par la domination masculine avec la création de la Bande Originale du spectacle de danse Lune Bleue (Cie Madjem).
Chaque création est ainsi un objet de recherche esthétique et un défi artistique proposé sous la
forme de concerts, albums, créations participatives ou événements citoyens.
Ils investissent le terrain de la transmission et travaillent sur la question du territoire et de ses habitants avec des projets de médiation entre création participative et pédagogie de la création, conférences et workshops. Ils reçoivent le « Prix de L’Audace artistique et culturelle 2014 » délivré conjointement par le Ministère de la Culture et de la Communication et le Ministère de l’Education Nationale. Ce prix récompense des projets exemplaires en faveur de l’accès des jeunes aux arts et à la culture. De 2015 à 2018, ils sont sollicités par le dispositif CTEAC en Drôme Provençale.
En 2019, la cie Antiquarks porte la direction artistique d’« Afriquarks – l’Afrique du futur ». C’est l’un des
12 projets retenus pour le défilé de la Biennale de la Danse 2020, « le plus important et ambitieux des festivals de danse au monde » selon le New- York Times. Antiquarks mène une création francosénégalaise avec le chanteur dakarois Souleymane Faye en lien avec la saison Africa 2020 portée par l’Institut français.